Vivre votre maternité autrement

Accoucher rapidement : pour quoi faire ?

Naissance

Vous trouverez sur Internet quantités d’articles pour savoir COMMENT accoucher plus vite. Faites ceci, ne faites pas cela, manger ça, prenez telle position…

Dans cet article, je me pose la question du POURQUOI.

Oui, finalement, pourquoi ce serait mieux d’accoucher plus vite ?

… ou pourquoi cela ne le serait pas !

Qu’est ce qu’un accouchement rapide ?

Précision très importante : dans cette article, je vais vous livrer des généralités, des moyennes, mais gardez en tête que tous les accouchements sont différents et dépendent de beaucoup de paramètres qu’il est difficile de maîtriser, certains nous sont encore totalement inconnus !

A partir de quand calcule-t-on la durée d’accouchement ?

Certaines femmes vont vous dire qu’elles ont accouché en 20 minutes. Puis, après discussion, elles vous racontent que les 1ères contractions ont commencé vers 16h, qu’elles sont allées à la maternité vers 17h. Puis elles ont un peu attendu et finalement, dilatation complète vers 21h et arrivée du bébé à 21h20.

OK. Vous saisissez la nuance ? La maman vous parlait de la phase d’expulsion du bébé. Cette phase dure rarement longtemps. En une demie heure, le bébé sort mais comme il peut s’agir de la phase la plus intense pour cette maman, elle n’a retenue que cette partie du travail. Alors méfiez vous des récits et des comparaisons. Non, il est très très rare d’accoucher en 1/2 heure.

En fait, le calcul de la durée de l’accouchement commence quand le col est complètement effacé et que les contractions sont régulières. Il est coutume de considérer un accouchement rapide s’il s’est effectué en moins de 4 heures. Mais pour vous, ce qui vous importe, c’est ce que vous ressentez. Pas si votre col est effacé ou non. Alors peu importe les calculs, seul votre ressenti vaut ! La valeur du temps est très différente pendant l’accouchement.

La durée moyenne des accouchements

La moyenne s’appliquera-t-elle à votre accouchement ?

Longtemps, on a entendu dans les hôpitaux le fameux 1 cm de dilatation par heure. Mais, selon si c’est votre premier enfant ou non, selon sa position, selon votre mobilité, votre lâcher prise, l’environnement… et encore beaucoup d’autres choses, la dilatation peut être très lente ou très rapide. Elle est en tout cas rarement linéaire.

Mais je vais quand même essayer de vous donner quelques chiffres

  • la phase de pré travail ou phase de latence

Cette phase peut durer plusieurs heures ou s’échelonner sur quelques jours. C’est souvent une progression lente. Les contractions, dans leur rythme et leur intensité sont assez faciles à gérer. C’est un temps particulier qui permet de se préparer à entrer dans l’accouchement. Une sorte de transition entre le temps linéaire et le temps de l’enfantement.

  • la phase de travail active

Cette phase dure en général entre 3 et 6 heures. Les contractions sont à présent régulières et s’intensifient. C’est souvent la période où vous allez vous rendre à la maternité.

  • la phase de transition

C’est souvent le moment le plus intense et il dure en moyenne 2 à 3 heures. Les contractions sont très rapprochées et intenses. Vous pourrez mettre à profit pendant cette phase les respirations et les positions que vous aurez testées pendant votre grossesse.

  • la naissance

Cette phase est la plus rapide. 1/2 heure, 1 heure ? Quelques poussées si tout va bien.

Dans cet article, je ne vous parlerai pas de la dernière phase : la phase de délivrance.

A-t-on toujours eu le même regard sur la durée de l’accouchement ?

Si vous avez lu mon article sur les évolutions des protocoles, vous savez qu’en regardant comment cela se passait il y a quelques années, il peut y avoir des changements importants. Et pourtant, le corps médical à chaque moment est sûr de ce qu’il avance… mais les données scientifiques évoluent !

@Centre Pleine Lune

Les chiffres que vous voyez à côté vous montrent combien notre regard peut être différent en fonction de notre culture, de nos croyances, des données scientifiques disponibles.

Alors, relativisez la notion de temps pour un accouchement !

LA raison qui fait que vous avez envie d’accoucher plus vite

L’accouchement : un mauvais moment passer ?

Est ce que vous vous êtes posée la question de savoir POURQUOI vous aviez envie d’accoucher vite ?

Pour que bébé soit là plus rapidement ?parce qu’on vous a dit que vous seriez moins fatiguée ? … ou … Parce que vous vous dites que la douleur durera moins longtemps ?

Et oui, c’est souvent pour cette raison que l’on veut accoucher plus vite…

parce que l’accouchement est réduit à un « mauvais moment à passer » et qu’on ne le définit que par la douleur.

Alors, je vous invite à changer votre regard sur la douleur et vous n’aurez peut être plus cette envie 😉

Et si j’accouche très vite ?

Il existe des risques physiques : les parois vaginales n’ayant pas eu le temps de se dilater, il risque d’y avoir des problèmes sur le col et la muqueuse vaginale. Le corps a besoin d’un peu de temps pour être en capacités de laisser passer le bébé.

Une rencontre trop rapide est parfois déroutante

Mais les risques sont surtout liés aux trop fortes sensations et émotions dans un court laps de temps. Lors d’un accouchement très rapide, l’intensité est telle que vous pouvez aussi être étourdie, étonnée de voir ce petit être sur vous alors qu’il était encore au chaud dans votre ventre il y a quelques heures. Cela peut parfois prendre du temps pour réaliser que l’accouchement a eu lieu. Le temps de réaliser que vous êtes mère, de réaliser que cet enfant est le vôtre.

Alors ?

Alors, accoucher vite n’est donc pas forcement l’idéal. Je ne dis pas que l’accouchement doit être long (trop long, il est souvent pathologique). Mais l’accouchement est aussi un temps de transition entre la femme que vous étiez avant et celle que vous devenez. Même si vous avez eu 9 mois pour vous le dire, le vivre est très différent et ces heures passées en intériorité sont importantes dans ce processus. Elles font parties de cette transformation. Vouloir accoucher vite, c’est souvent voir l’accouchement comme « un mauvais moment à passer »… mais cela peut être tellement plus que cela.

« Au delà de la douleur, il y a quelque chose de merveilleux à vivre dans une naissance« .

Et vous comment avez vous vécu le temps de votre accouchement ? Rapide ? long ? Partagez nous vos expériences et votre vécu !

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10 commentaires

10 Commentaires

  1. Sonnya

    Oh oui! Comme je te rejoins! Accoucher vite n’est vraiment pas une gageure! J’accouche de plus en plus vite et mon dernier a été presque violent physiquement et psychiquement. Mon état de conscience était trop proche d’une conscience totale. Je n’étais pas assez « shootee » par mes hormones. Donc, toutes les phrases sont importantes et prennent le temps juste et nécessaire.

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    • Anne-Christine

      Oui, merci Sonnya : l temps est toujours Juste. Parfois, il nous semble inapproprié (trop long, trop court…) mais au final, il est celui dont le bébé et la maman ont besoin.

      Réponse
  2. Valentine - Parents en Equilibre

    Une question très intéressante qui renvoie à notre conditionnement sociétal de l’immédiateté, de la rapidité et de l’efficacité. Je crois que tu as raison de souligner que le « Slow » est une alternative possible et que dans un moment aussi singulier et exceptionnel qu’un accouchement, prendre le temps c’est aussi se faire (à soi, son enfant et son/sa conjoint.e) un cadeau.

    Merci pour cet article qui fait écho à ma découverte récente d’un mouvement appelé le Slow Parenting (https://parentsenequilibre.com/slow-parenting/), je ne sais pas si tu connais ?

    Réponse
    • Anne-Christine

      Merci Valentine. J’ai découvert le terme de Slow Parenting dans ton article que je recommande vivement !
      Notre vitesse actuelle nous oblige à ralentir pour profiter et vivre le moment présent mais plus que le « slow », pour l’accouchement, je parlerai du temps Juste et nécessaire pour le bébé et la maman. Chaque duo ayant son propre rythme ;))

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  3. Aurélie Betsch

    C’est un peu le même problème qui se pose quand on accouche trop tôt. Je ne parle pas forcément de bébés prématurés, mais j’ai accouché de mon premier à pile 37 semaines, j’ai été déclenchée et je n’étais pas du tout prête psychologiquement à avoir mon bébé dans les bras. Une amie qui était enceinte en même temps que moi m’a dit qu’elle était jalouse car les dernières semaines sont trop dures et fatigantes. Et pour ma part, je n’ai pas osé lui dire, mais j’étais aussi jalouse de son ventre encore arrondi. Je crois qu’il faut respecter son rythme et ses besoins, ne pas avoir l’envie d’accoucher trop vite ni trop tôt.

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    • Anne-Christine

      Merci Aurélie pour ce témoignage. Tes mots nous montrent qu’en effet, l’idéal est de pouvoir respecter son rythme et ses besoins. malheureusement, ce n’est pas toujours possible et c’est souvent difficile à vivre, cela rajoute une épreuve dans cette étape…

      Réponse
  4. Pierre-Favre

    – Est ce que je peux être de mauvaise foi?
    – Oui!
    – Merci. Accoucher vite ? C’est super pour pas s’ennuyer. (je parle en temps que papa) Ma femme m’oblige (je dis oblige parce que je suis de mauvaise foi) à assister à l’accouchement. Elle, elle souffre. Moi je la voit souffrir. Elle, elle ne dis rien. Moi je sais pas quoi faire parce que je ne peux rien faire. Et puis on attend. Et puis ça recommence. Et puis plusieurs heure plus tard le bébé est là.
    Voilà c’était mon histoire de mauvaise fois. Parce que j’aime bien faire celui qui est la victime de sa femme, alors que c’est pas vrai, que ma femme elle est super génial, et que même si on s’ennuie en attendant le bébé on lui pardonne parce que c’est très bien comme ça, et que c’est elle qui fait tout le travail, et qu’on peu bien lui laisser le temps, et puis parce que sérieusement on est pas a quelques heurs près.

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    • Anne-Christine

      Merci pour ce témoignage de Papa plein d’humour… mais pas seulement :)) En effet, des fois, pour le papa, le temps peut sembler très long. Et comme sa femme a besoin de présence, d' »Etre » et non de « Faire », cela peut paraître encore plus long ;)) C’est aussi un temps de transition pour le Papa…

      Réponse
  5. Marie - japprendsaetremaman.com

    J’ai eu pour ma part un accouchement très long. Premières contractions le mardi à 6h et accouchement le vendredi à 21h en césarienne d’urgence. J’ai fait ce que le corps médical appelle une dystocie du travail. Je l’ai vraiment mal vécu car je considère que je n’ai pas « accouché », surtout que je m’étais préparée à un accouchement naturel par hypnose. En tout cas, les cours d’hypnose m’ont aidé à tenir sur la longueur 😉

    Si tu t’y connais sur cette thématique, pourrais-tu écrire un article dessus? Merci 🙂

    Réponse
    • Anne-Christine

      Bonjour Marie, merci pour ce partage. Je connais peu l’hypnose. Je suis en revanche formée en sophrologie péri-natale et c’est un outil que j’utilise dans tous mes accompagnements, de manière plus ou moins formelle. Je pense que l’hypnose et la sophro ne sont pas si éloignés que cela et je vais écrire un article sur la sophrologie pendant la grossesse et l’accouchement 😉

      Réponse

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