Accoucher de manière physiologique, c’est savoir lâcher prise…
Vous avez peut être lu cette phrase dans vos nombreuses recherches sur l’accouchement physiologique.
Oui mais, c’est quoi lâcher prise ? Comment y arriver le jour J alors que dans votre quotidien ce n’est déjà pas évident !?
Voici 6 techniques pour vous aider !
Pourquoi vouloir lâcher prise ?
Mais pourquoi devrait-on « lâcher prise » ?
Et si vous gardiez le contrôle, ce ne serait pas plus simple ?
En fait, l’accouchement est un acte réflexe. Comme la digestion, la respiration. C’est un acte que vous ne pouvez pas contrôler. Le corps médical essaie souvent de le faire pour éviter les risques (pour la culture du risque vous pouvez lire cet article), mais un accouchement est toujours imprévisible.
Comme tout acte réflexe, il est régi par une partie de votre cerveau qui s’appelle le cerveau archaïque. Pour que ce dernier puisse prendre pleinement la direction des opérations, il faut que votre cerveau rationnel (le neocortex, celui qui gère, analyse, anticipe…) soit mis en état de veille. Ces 2 là ne fonctionnent pas bien ensemble.
C’est cela le lâcher prise :
laisser faire votre cerveau archaïque pour que vous puissiez retrouver votre intuition et vos compétences intrinsèques.
Comment arriver à ce lâcher prise?
1# Laisser faire la physiologie
L’accouchement est le résultat d’un subtil dosage d’hormones.
L’ocytocine, en plus de générer la contraction de l’utérus, favorise la détente, le courage et l’attachement. Les endorphines, de la famille des opiacés, vont être sécrétées pour atténuer la douleur. Elles permettent d’entrer dans un état un peu « cotonneux », un peu euphorique, un état de conscience modifié.
Il faut donc protéger ces sécrétions et mettre en veille votre néo cortex !
Comment ? Voilà la suite des astuces…
2# Créer un environnement de confiance
Faite en sorte que vous vous sentiez en sécurité dans votre environnement d’accouchement. Pour savoir de quoi vous avez besoin pour vous sentir en sécurité, vous pouvez lire cet article.
Si vous êtes en confiance, votre cerveau rationnel va pouvoir se mettre en veille. Il ne sera plus à l’affût, il sera confiant et laissera le gouvernail à votre cerveau archaïque.
3# La respiration
La respiration sera d’une grande aide, en particulier l’expiration. Pour l’inspiration, laisser faire tout seul 😉 !
L’expiration va permettre une détente plus rapide et plus importante entre chaque contraction. Essayez d’expirer de manière bruyante et freinée. Gémissez, chantez, râlez…
Et terminez vos expirations par un souffle sonore.
4# Le son
Entre respirer bruyamment et émettre des sons, il n’y a qu’un tout petit pas.
Ina May Gaskin fait le parallèle entre les muscles de la gorge et les muscles utérins. Détendre les uns, détendraient les autres !
Le son est un phénomène étonnant et très efficace pour accoucher. Les vibrations permettent une détente musculaire de votre mâchoire, votre gorge, votre tête, vos épaules. La vibration descend par votre colonne et inonde le bassin qui bénéficie de cette détente. Essayer, c’est l’adopter !
5# La mobilité
Garder la mobilité, c’est pouvoir se balancer. Comme un petit enfant qu’on console, le mouvement répétitif permet d’entrer dans un état de conscience modifié. En début de travail, ce sera peut être des mouvements amples (la danse de l’infini ou des mouvements de bassin sur le ballon, la détente des épaules et de la nuque…). Au fur et à mesure du travail, les mouvements se feront plus petits, plus intériorisés. Jusqu’à devenir invisible de l’extérieur mais bien présent en vous. Ces mouvements vous permettront de rester dans votre bulle et de répondre à votre premier besoin fondamental de femme en train de donner la vie : bouger pour que votre corps s’adapte à la descente de votre bébé.
6# Les rituels
Essayer de trouver un rituel à mettre en place entre chaque contraction.
Votre conjoint peut vous masser les épaules, vous effleurer les cheveux, vous pouvez sentir votre oreiller et son odeur si familière (parce que vous avez emmener votre oreiller à la maternité…), vous regarder ce magnifique collier que vos amies ont confectionné pour vous lors de votre blessing way, vous trempez vos lèvres dans un verre d’eau, vous dessinez des petits cercles avec votre bassin… enfin, il va falloir trouver quelque chose qui devienne un automatisme. Quelque chose qui permette à votre cerveau d’être rassuré et de continuer à être en veille. Pour ne pas penser, rien ne vaut une activité répétitive !
Et si vous étiez toujours dans le contrôle ?
Et si vouloir lâcher prise lors de votre accouchement, c’était finalement vouloir rester dans le contrôle.
Et oui, vous voulez… contrôler votre lâcher prise 😉
Si vous acceptez que vous ne pouvez changer ni les événements ni les autres, mais uniquement votre manière de percevoir ce que vous vivez, alors vous êtes dans le lâcher prise.
Lâcher prise nécessite de la confiance. En vous. En la Vie.
Cela implique d’accepter de ne pas contrôler, de reconnaître ses limites, d’accepter de vivre ce qui se présente.
« Si nous n’avons pas toujours le choix de ce que nous vivons, nous avons toujours le choix de comment nous le vivons ». Viktor Frankl
*Victor Frankl (1905-1997), neurologue, psychiatre, psychothérapeute. Interné en camp de concentration, il y a perdu sa famille. Auteur de Découvrir un sens à sa vie.
Et vous, quels sont vos astuces pour lâcher prise ? Partagez les dans les commentaires !
Merci pour cet article pas facile de quitter le contrôle et de laisser couler mais cet article est rassurant et a contribuer à me rassurer sur le sujet . Merci!
Oui, pas facile. Souvent, c’est la peur qui nous empêche de nous laisser emporter dans ces vagues. D’où l’importance de se préparer avant. Plus on sait, moins on a peur !
Merci pour ton commentaire !
Tu n’as pas mentionné la visualisation d’images réconfortantes qu’on pratique en sophro, peut être que cela n’aide pas au lâcher prise ?
Si bien sûr ! Merci pour cette question.
En tant que sophrologue, je ne peux que être pour la visualisation ! En revanche, je pense que cela nécessite quelques séances avec un professionnel avant de pouvoir le faire seule.
Merci pour cet article
mon rituel entre les contractions pour lacher prise c’était de laisser faire le papa (on était en haptonomie) j’ai laché prise grâce à ça…
Merci pour ce beau retour. Tu nous rappelles la place importante de nos conjoints !
Bonjour Anne-Christine,
A quelques mois de l’accouchement, je découvre votre site. Merci pour cet article! Je pratique le Qi Gong depuis quelques années et du coup j’envisage de puiser dans certains exercices, notamment au niveau du son et des mouvements répétitifs du bassin, pour élaborer un petit rituel entre les contractions. Le lâcher prise est déjà difficile à mettre en place pour moi sans accoucher donc j’appréhende un peu le jour J… 😉
Merci Florence pour ce retour. La pratique du Qi Gong sera sûrement d’une grande aide le jour J !
J’espère que tu trouveras sur mon site d’autres infos pour t’aider à cheminer vers ton accouchement ! Belle aventure !
Petit retour d’un papa sur le la^cher prise…
Laetitia a donné naissance à 4 enfants dans 4 situations très différentes.
A l’hôpital, à la maison avec sage-femme, à la maison la sage-femme arrivant seulement à la délivrance, chez des amis sans sage-femme.
En tant que soignant j’ai dû lâcher beaucoup de convictions et laisser faire Laetitia.
après coup elle m’a dit que la confiance que je portais en ces choix lui a permis de lâcher prise au bon moment. La confiance c’est construit à deux.
Je garde en mémoire cette sensation que j’avais au moment de la naissance. Celui d’être le protecteur de l’antre.
Cela peut faire un peu prétentieux, mais je me voyais comme un lion devant une case, qui garde l’entrée (ce qui ne correspond pas du tout à mon caractère habituellement). A la fois, une impression de puissance et de grande vulnérabilité. Car ce qui est important est hors de ma portée.
Dans tout les cas, j’avais un profond sentiment d’être à ma place et il me semble que c’était ça le plus important.
Merci Loïc pour ce magnifique témoignage.
La place du conjoint est tellement importante : pour pouvoir lâcher prise, la femme doit se sentir en sécurité, protégée. C’est exactement ce que tu as pu offrir à ta femme !
Wow LOÏC c’est vraiment un super témoignage, je rêve que cela se passe comme cela pour l’accouchement de ma femme, un moment fort de partage qui amène la vie … <3
Ouaa quel témoignage Loic, je suis vraiment ému. J’espère que je ressentirai le même genre d’émotion pour l’accouchement de ma femme, un immense moment de partage <3
Oui, William, le papa est le phare au milieu de la tempête, le gardien du temple. Son positionnement est vraiment important dans le soutien donné à sa femme. Un amour et une confiance inconditionnelle dans ses capacités à enfanter !