Souvenez vous de la fin de votre grossesse. Posez vous quelques minutes et retrouvez la sensation de ce temps à part.
Un temps d’attente du grand jour. Un temps dilaté, large, en expansion… comme votre ventre ! Un temps qui s’égraine, qu’on savoure, qu’on attend.
Un temps aussi qui souvent parait long à la fin et qu’on souhaiterait raccourcir et en même temps un temps excitant. Un temps d’attente, large, chaud et rond.
Et puis vient l’éruption de l’accouchement. La terre tremble et le volcan se réveille. Vous avez été aspirée dans le vortex de la naissance et c’est un nouvel espace-temps qui se met en place. L’accouchement est un temps à part. Votre cerveau archaïque a pris le dessus sur votre néo-cortex : il n’est plus temps d’analyser, réfléchir, anticiper mais de vivre en conscience, de vivre pleinement ce temps présent. Vos hormones vous aident à entrer dans ce temps à part. Si vous pouvez vivre pleinement et sereinement l’arrivée de bébé, ce temps durera encore quelques heures. Le temps de faire connaissance avec votre enfant. Le temps de plonger dans ses yeux et de le rencontrer. Le temps de remonter doucement à la surface.
Dans les semaines qui suivent, c’est un temps linéaire fait de changes, bains, tétées qui s’enchaînent sans vous laissez de temps pour vous. Un temps qui file sans avoir l’impression qu’on en profite, hâpée par le quotidien; Du moins, c’est comme cela qu’une jeune mère le perçoit. Cet enchaînement de gestes répétitifs est souvent épuisant, peu gratifiant. Ils passent inaperçus et pourtant…
Alors que tout le monde extasiait sur votre ventre tout rond, plus personne pour vous dire que vous êtes une mère merveilleuse. Toute l’attention qui vous était portée est à présent tournée vers votre bébé… une sensation de ne plus exister que par ce petit être sorti de vous.
Le temps raccourcit, devient rabougri. C’est un temps sec, qui se referme sur lui même, sur vous et votre enfant. La fatigue s’installe. Toujours ces mêmes gestes, le manque de sommeil. L’épuisement pointe le bout de son nez. On vous avait bien dit de dormir quand bébé dort ! Oui mais… c’est aussi le seul moment que vous avez pour prendre votre douche, lancer une machine, l’étendre, préparer le repas pour les grands… toutes ces petites choses qui font que le chaos ne prend pas le dessus. Parce qu’il est là ce chaos. A côté de vous. Il voudrait profiter de tous ces chamboulements pour prendre le dessus : dans votre maison, dans votre couple, dans votre tête et il risque de vous entraîner avec lui dans un Burn-out maternel.
Je vous propose de changer d’horizon et de regarder ce temps comme un temps de transition, un temps de répétition pour entrer dans un autre univers, celui de votre rôle de mère.
Un peu comme quand vous récitez un mantra et que vous entrez dans un autre état de conscience. Ce temps de répétition peut aussi être un temps d’adaptation à votre nouvelle vie, à votre nouveau positionnement. Un temps de découverte de votre bébé, d’apprentissages et d’affirmation de soi. Un temps dans lequel vos limites vont à nouveau être repoussées jusqu’à l’extrême.
Il vous arrive parfois de regretter votre vie d’avant : vous êtes en processus de deuil pour mieux re-naître à la vie.
Même si ce moment est difficile, gardez en tête que ce temps est un passage vers un autre vous même, qu’il est transformateur et vous rendra plus forte dans votre quotidien de mère.
Tout ce que vous avez vécu pendant votre grossesse vous sert alors de fondation dans votre nouveau rôle de mère. Ces fondations sont là, retrouvez les au plus profond de vous.
Belle approche du temps en cette période.
Quelle belle vision de ce temps si particulier! Merci!