Vous avez peur d’avoir mal pendant votre accouchement ? Pas d’inquiétude. C’est une réaction normale. Les femmes affrontent de nombreuses peurs pendant leur grossesse mais celle de la douleur pendant l’accouchement est quasi universelle.
Heureusement, par la connaissance et la compréhension, cette peur peut s’atténuer.
Et s’il y a moins de peur, il y aura probablement moins de douleur…
La douleur est une expérience très subjective parce qu’individuelle.
Chaque femme en a une perception très différente en fonction de ses croyances, son histoire, son imaginaire, ses peurs… Je vous invite à lire ou re-lire à ce sujet mon article : Le plus grand mythe sur la naissance. Cette perception de la douleur varie aussi d’une culture à l’autre, aussi surprenant que cela puisse paraître. Selon le sens que la société lui donne, la douleur sera plus ou moins difficile à supporter et notre seuil de tolérance sera très variable. Il y a des pays dans lesquels accoucher est un acte naturel ou un accomplissement de soi. D’autres pour lesquels c’est un événement dangereux et douloureux. Entendre depuis son enfance qu’accoucher se passe forcement dans d’horribles douleurs et que seule la péridurale peut nous sauver… c’est empêcher la femme de se projeter dans un autre type d’accouchement.
Regarder comment d’autres femmes vivent leur accouchement permet de changer notre regard sur la manière de vivre cette douleur.
Connaître les causes physiques de cette douleur.
Comprendre les raisons physiques à cette douleur permet de faire baisser cette peur. Bébé, pour trouver le chemin de la sortie, doit passer par le col de l’utérus, puis passer l’étape du bassin et enfin le périnée. Cette douleur là est due à des forces physiques (étirements des ligaments, du col, micro déchirures, compression des nerfs, des articulations…). Elle informe sur l’attitude à avoir, pousse à la mobilité et guide vers la posture qui aidera le plus votre bébé. L’accouchement n’est pas un phénomène passif. La localisation de cette douleur peut être très variable selon les femmes et selon le stade de l’accouchement : bas du ventre, reins, intérieur ou extérieur des cuisses, bassin, vague de chaleur dans tout le corps… Sa quantification est aussi très difficile. Souvent les femmes ont du mal à l’exprimer, à la comparer, elle est unique !
Savoir que la douleur peut aussi être liée aux émotions
C’est une source de douleur dont on parle beaucoup moins. Pourtant, cette douleur émotionnelle existe, celle de se sentir seule, incomprise, non respectée… L’accouchement est un moment critique en émotions, pendant lequel de nombreuses peurs peuvent surgir. Selon le Dr G. Dick-Read (obstétricien britannique), la peur et la tension dans le corps qu’elle induit seraient responsables de 95% de la douleur lors de l’accouchement. Oui, vous avez bien lu : 95% !!
Pendant ce passage de femme enceinte à femme-mère, l’accouchement annonce et prépare ces changements. Même voulu, désiré, cet enfant à naître peut représenter beaucoup de responsabilités, de changements et de la résistance peut se créer. C’est une étape de lâcher prise et d’acceptation : malgré ce que souhaite nous faire croire les progrès de la technologie, l’accouchement est, et reste, un moment d’imprévu qu’il faut accueillir et auquel il faut s’adapter. Pas facile pour une femme aujourd’hui de se dire qu’elle ne (se) maîtrise pas et qu’il faut plonger dans l’inconnu.
Plus il y a de résistances, plus la femme se ferme, puis la douleur augmente… et voilà le cercle vicieux de la douleur enclenché. Comme l’énonce si bien Isabelle Brabant, « La douleur est à la hauteur de la résistance ».
Existe t il des causes extérieures à la douleur ?
Souvenez vous de votre dernier mal de tête… Avant d’éventuellement de prendre un cachet, qu’avez vous mis en place pour avoir moins mal ?
La lumière, le bruit, la chaleur, la foule… sont des éléments qui souvent accentuent votre douleur. Celle de votre mal de tête … et celle de votre accouchement ! Il y a donc bien des facteurs qui augmentent la perception de la douleur : ceux cités juste avant et aussi la peur, le stress, la fatigue, la faim, le froid, la solitude, l’ignorance de ce qui se passe, une environnement étranger, le fait d’être observée…
Heureusement, il y a aussi des facteurs qui abaissent cette perception : la relaxation, la confiance, la connaissance des étapes de l’accouchement, des informations sur ce qu’il se passe, le contact avec des personnes de confiance, le repos, être nourrie, un environnement confortable, être active, rester dans l’instant présent…
Pour savoir comment créer votre bulle de protection pendant l’accouchement, je vous invite à télécharger les 5 clés pour une grossesse et un accouchement qui vous ressemblent dans la barre en haut de cette page.
Et si se focaliser sur la douleur, c’était passer à côté de l’essentiel ?
En France, avec plus de 70% des femmes ayant recours à la péridurale, vouloir vivre un accouchement naturel relève presque de la marginalité. Pourtant, dans d’autres pays occidentaux, la péridurale est utilisée non comme une norme, mais comme ce qu’elle est : une technique médicale à utiliser dans des cas bien précis pour soulager la souffrance. La péridurale empêche toute réflexion sur la douleur. Elle ne permet pas de découvrir des ressources insoupçonnées que vous avez. Traverser la douleur de l’accouchement, c’est accéder à ses compétences de mère. L’accouchement permet à la mère d’exprimer sa force, son endurance, sa patience, son amour inconditionnel pour son enfant, sa confiance, son courage… tout ce qui lui sera nécessaire dans sa nouvelle vie de mère !
La douleur peut être un guide pour vous.
« La meilleure façon de sortir de la douleur, c’est encore d’y entrer »
I. Brabant
Si vous souhaitez aller plus loin sur ce sujet, je vous invite à la prochaine session de l’accompagnement « Plus que 3 semaines ! ». Un cheminement sur 3 semaines avec des ressources disponibles chez vous et 1 visio chaque semaine.
Pour plus d’information et inscription :
Très bel article qui parlera à toute celles qui ont peur de la douleur d’un accouchement et qui envisage de le vivre de manière naturelle.
Merci pour ton retour Auriane. Cet article est une petite synthèse de ce que je propose lors de mes ateliers. Ce sont toujours des moments riches de partages et de prises de conscience.
Merci! C’est même intéressant pour les hommes et ça rejoint un podcast que j’avais écouté à l’époque en anglais, de mémoire d’une docteur australienne qui encourage des accouchements à la maison, sans anesthésiant et de manière naturelle pour que les hormones, les neurones etc. fassent ce qu’ils sont censés faire pour préparer la future Maman à devenir une Maman.
+1 aux femmes courageuses!
Merci Nicolas pour ton message. L’accouchement physiologique (sans intervention) laisse en effet les mécanismes physiques et hormonaux faire leur job 😉 pour protéger l’accouchement et pour créer le lien d’attachement avec son bébé. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas possible autrement ; cela demande juste un peu plus de temps et d’implication.
Bonjour Anne-Christine,
Ton article est magnifique, meme si ce n’est pas du tout la thématique de mon blog, j’ai assisté à tout les accouchements de mes enfants et je trouve ta réflection et ton aproche tres interressante, ca fait du bien de te lire merci encore.
Du coup je suis partie lire tes autres articles. Nous avons participé au meme carnaval d’article sur les mythes. 🙂
Oui, nos thématiques sont un peu éloignées mais la naissance reste universelle 😉 La place du père lors de l’accouchement est primordiale pour soutenir sa femme. Sans cette présence bienveillante et continue, difficile de traverser ce tsunami qu’est un accouchement. Malheureusement, les pères sont peu préparés. Ils découvrent souvent sur le moment ce qui se passe et sont souvent démunis : impuissance face à ce que traverse sa femme, volonté d’être dans le Faire et non juste dans la Présence, voir sa femme exposée à des yeux et des mains inconnus… Si le cœur t’en dit, je serai ravie d’avoir tes témoignages de père pour les naissances de tes enfants !
Entièrement d’accord. Pour avoir accouchée sans péridurale 2 X par choix, j’ai appris a dompté cette douleur, à la considérer comme une alliée pour moi et mon enfant. Elle m’a donné des informations précises sur ce qui se passait dans mon corps.
Pour autant, nous ne sommes pas tous égaux devant la douleur, cela dépend beaucoup de notre histoire de vie et de nos expériences antérieures. Certains femmes n’ont pas d’autre choix que de subir la douleur car la boucle mémorielle de leur douleur enferme trop de souvenirs douloureux qui s’associent à la douleur de l’accouchement.
Merci pour cet article
Merci Cylie pour ce commentaire. Je suis complètement d’accord : La douleur peut parfois nous submerger et se transformer en souffrance. la péridurale est alors une merveilleuse bouée de secours. Malheureusement, elle est devenue une norme, faute de réflexion en amont et de temps pour accompagner…
Superbe article. Merci pour le travail de fond sur la douleur, ce sujet est loin d’être évident à traiter et vous avez fait le job avec subtilité et précautions.
Merci pour votre retour. La douleur est en effet un sujet délicat et très subjectif. Parfois, souvent, la douleur que je projette sur l’autre ne correspond pas à la réalité qu’il vit. Avec une femme qui accouche, cela pourrait correspondre à ne pas projetez mes peurs sur elle pour qu’elle sente une confiance inconditionnelle dans ses capacités à enfanter, quoiqu’il arrive…